Un encadrement de pointe
Médaillé de bronze de l’américaine aux JO de Tokyo et champion du monde du scratch en 2021, Donavan Grondin, 22 ans, est l’une des étoiles montantes de l’équipe de France. Entre deux entraînements en Vendée, sa région d’adoption, le coureur de la Team Arkéa-Samsic a rendez-vous au Vélodrome National de SQY.
Direction le plateau technique – véritable cockpit bardé d’instruments high-tech – pour un test d’effort sur l’ergocycle. « Ce gros vélo stationnaire est piloté depuis un ordinateur par Iris Sachet, notre Sport Scientist. Il permet de programmer de très forts niveaux de résistance, de mesurer avec précision les forces appliquées sur le cadran du pédalier, les rapports de symétrie, et d’autres paramètres qui étaient jusqu’alors inaccessibles », explique Emmanuel Brunet.
Équipements de haute performance
Les données physiologiques (température, fréquence cardiaque, consommation d’oxygène, taux de lactate…) défilent sur l'écran. Grâce à un système de capture de mouvement (motion capture), des caméras de très haute précision peuvent également mesurer les angles de chaque articulation pendant l’effort.
En 2019, grâce à l’Agence nationale du sport, nous avons investi 200 000 € dans les outils d'évaluation les plus pointus. Avec ces équipements de haute performance, nous avons créé nos propres protocoles pour réaliser des tests à la carte, en fonction de chaque athlète.
Des pistes de travail ciblées
Des qualités musculaires à la biomécanique de pédalage, ce filtre scientifique permet de passer au crible chaque sportif et de soumettre aux entraîneurs des pistes de travail ciblées : musculation, technique de placement sur le vélo… « Cette évaluation est ultra-bénéfique, pointe Donavan. Là, en fonction de nos objectifs, on sait précisément quelles seront les zones à travailler, et comment. »
Gagner quelques millièmes de seconde
À la tête d’une équipe d'une dizaine de personnes, Emmanuel Brunet cultive les collaborations avec des universités, des laboratoires de recherche, mais aussi des industriels. Nouveau fournisseur officiel de ces Championnats du monde piste 2022, l’entreprise SKF est un partenaire clé de la FFC.
« Nous avons la chance de travailler avec le leader mondial du roulement, dont le siège est à moins de 3 km du Vélodrome. Avec leur ingénieur d’application, nous sommes partis d’un modèle mathématique pour tenter de réduire l'impact des frictions des roulements sur la performance. En six mois, nous l'avons divisé par deux. Quand on sait qu’une médaille peut se jouer à quelques millièmes de seconde, ça donne envie d’aller plus loin ! », sourit-il.
Multiplier les expérimentations
Pour optimiser le duo athlète-machine, le manager Recherche et Performance de la FFC dispose d’un autre atout de taille : la piste – unique au monde – du Vélodrome National de SQY où se dérouleront les épreuves olympiques et paralympiques en 2024. Ce laboratoire grandeur nature, entièrement modélisé dans le cadre du projet THCA 2024 (1), permet de multiplier les expérimentations.
« En collaboration avec la start-up Phyling de l’école Polytechnique, nous avons créé un capteur de force haute fréquence, intégré dans le pédalier de compétition. Depuis l’an dernier, il équipe chacun de nos athlètes élite de niveau international. Nous sommes la seule Nation à avoir atteint ce niveau d’analyse scientifique en compétition. »
Des données qui valent de l’or pour le cyclisme français, deuxième sport après l'escrime à avoir remporté le plus grand nombre de médailles olympiques…
En vidéo : le laboratoire grandeur nature d'Emmanuel Brunet