Le verger :
« Dès que vous aurez passé la grande grille entourée de murs en meulière, le jardin s’offre à vous avec son verger remarquable. C’est un lieu emblématique dans l’histoire de l’horticulture en France. Il est aussi important que le potager du roi à Versailles. C’est là, près d’un demi-siècle avant le potager du roi, que se réinvente le début des techniques horticoles modernes. Tout cela a lieu à Port-Royal des champs car les « solitaires » qui habitent les lieux sont amis avec les grands penseurs et les grands agronomes de l’époque. Le poirier est alors le maître du verger.
Il en existe à cette époque 300 variétés aux côtés des mirabelliers, « Reine-Claude » et autres pruniers. Ce verger a été reconstitué en 1998 par une opération du ministère de la culture. Pour l’époque c’est un prodige technique. Il fait moins d’un hectare, et est clos de murs, ce qui le protège des vents dominants et créé en son sein une sorte de micro climat. Il a une pente au sol de 0,6 degrés adaptée pour son irrigation. Il possédait aussi un réseau de canaux sous terrain pour la circulation de l’eau. »
Le puits de Pascal :
« En passant par la ferme que l’on traverse, on trouve le puits de Pascal, hommage au savant Blaise Pascal. À l’époque, il y avait des enfants à Port-Royal, dont le jeune Jean Racine. Le puits a une profondeur de 50 mètres, ce qui est très profond.
Pour remonter les tonnelets d’eau, Pascal aurait inventé un système de démultiplication de force qui permettait aux enfants de tirer l’eau du puits. Ce système n’est plus en place aujourd’hui mais il est évoqué sur le puits existant.
Le potager et le « jardin des simples » :
« Après la traversée du préau au bout de la cour de ferme, nous arrivons au milieu de plusieurs petits jardins. Ils sont appelés jardins d’utilité. Ils n’existaient pas à cet endroit à l’époque des solitaires mais étaient installés au niveau de l’abbaye, en contrebas. Ils ont été reconstruits grâce au travail de nombreux saint-quentinois.
Il y a un potager, un carré des simples, appelé ainsi en référence aux simples médecines, à savoir la médecine accessible par les plantes. Il est donc composé des plantes médicinales de l’époque. Il y a également un jardin aromatique et un jardin bouquetier. Ces jardins sont inspirés des plans d’époque, avec des allées géométriques et un arbre symbolique au milieu. Ces jardins sont un véritable objet culturel tant ils incarnent toute une époque, en tant qu’héritage fondateur de l’histoire culturelle et horticole française. »
Le parc :
Pour atteindre le parc, nous passons par le bâtiment le plus ancien : la grange à blé du 15ème siècle. Nous redescendons et nous arrivons à l’orée de la forêt qui ouvre sur le parc du 19e refait dans l’esprit des Romantiques.
Ce site de Port-Royal, avec ses jardins et paysages historiques, a fasciné les Romantiques : Victor Hugo, Chateaubriand, ou encore l’abbé Grégoire, qui adorait les lieux. Avant cela la marquise de Sévigné parlait déjà dans ses lettres du « Paradis de Port-Royal ». Jean racine évoque aussi ces merveilleux jardins dans ses premiers poèmes de jeunesse.
Tout un paysage jardiné :
Du parc arboré nous avons ensuite une vue magnifique sur la vallée, c’est un peu le clou du spectacle ! On peut alors voir les ruines de l’abbaye en contrebas.
Ce jardin et ses paysages associés sont chargés de riches références évoquant des pans entiers de l’histoire, de la peinture, ou de la littérature française… »
Il ne vous reste dès lors plus qu’une chose à faire :
le découvrir en vous y rendant et en lisant le livre « le Jardin de Port-Royal » de Sylvain Hilaire aux éditions Classique Garnier.