Durant ces huit semaines de confinement, le Secours populaire français s’est retrouvé confronté à une situation inédite.
Dans les Yvelines, cette association de solidarité s’est efforcée de maintenir le lien avec les personnes en situation de pauvreté et de précarité accompagnées toute l’année, en limitant ses activités aux seules actions d’urgence :
- distributions alimentaires
adaptées via la mise en place de « drive piétons », par exemple, ou de collectes « sans contact » ; - fourniture de colis d’urgence aux familles en grande précarité
- appels aux personnes accueillies (y compris dans les ateliers de français) et maintien du lien
- avec l’appui des médecins de secours, information sur les gestes barrières à adopter
- explication du caractère obligatoire des attestations de déplacement dérogatoires, fournies si besoin, et accompagnement des bénéficiaires afin d’aider à les comprendre et à les remplir
- mise en ligne régulière, sur les réseaux sociaux de l’association, de « fiches conseils » pratiques et détaillées traitant de tous les sujets liés à la crise du Covid-19 (chômage partiel, garde d’enfant, étudiants en difficultés, plan de déconfinement…).
Les seniors (plus exposés au risque de contracter le virus) étant nombreux à s’investir tout au long de l’année dans les activités du Secours populaire, l’association a lancé un appel à bénévoles pour inciter les Yvelinois à « donner un coup de main » durant la crise.
En huit semaines, 388 volontaires, souvent des jeunes ou des actifs en chômage partiel, ont apporté un soutien précieux, à l’image d’Alexandre et Louisa, deux Saint-Quentinois.
Des Saint-Quentinois engagés
Alexandre, Guyancourt
« Je suis formateur. Pendant le confinement, j’étais en télétravail. C’est toute une organisation – au niveau logistique, informatique, réglementaire, etc. – que nous avons dû repenser pour préparer l’après… », explique-t-il. Donneur de sang régulier, il a rapidement cherché à se rendre utile, près de chez lui.
« Ma femme et ma fille sont au Portugal. Quand je ne travaille pas, j’ai besoin de m’occuper l’esprit. Et d’aider les autres. Le confinement, c’est chacun chez soi, pas chacun POUR soi… » Il répond à l’appel du Secours populaire, et prévient son manager qu’il va s’absenter quelques heures, une fois par semaine. « Il a apprécié que je le mette au courant, même si ce n’est pas pendant mes heures de travail, et m’a encouragé à bien respecter les gestes barrières. »
Chargement et déchargement de palettes, mise au frais des denrées, préparation de colis pour les personnes seules, les couples, les familles, les personnes sans domicile fixe… Alexandre a endossé son nouveau rôle de bénévole avec rigueur et efficacité.
« Certains bénéficiaires ne pouvaient pas se déplacer, des mamans avec leur nouveau-né par exemple. En rentrant chez moi après mon après-midi de bénévolat, je passais les livrer. Tant que je serai disponible, je le ferai… »
Louisa, Montigny-le-Bretonneux
« À mon âge, on se sent encore jeune, on a envie d’être utile… », glisse Louisa, ancienne responsable assurance dans le logement social.
« Dès le début du confinement, je me suis inscrite auprès du CCAS de ma ville. Quand j’ai vu l’appel à bénévoles du Secours populaire, j’y ai répondu tout de suite. » Chargement de palettes (lait, farine, huile, céréales…) et comptage des denrées étaient au programme de sa première mission, début avril. « Nous étions une demi-douzaine de bénévoles venus de Montigny, Trappes, Plaisir… L’un était ambulancier, l’autre journaliste, un troisième étudiant. L’ambiance était sympathique et pas du tout anxiogène malgré les gants, les masques, les distances de sécurité à respecter… », se souvient-elle.
« Ce jour-là, nous étions encadrés par deux "permanents". Beaucoup de ces formidables gens de l’ombre sont âgés et ont dû se mettre en retrait. C’est à nous d’assurer en leur absence ! »
Et elle assure ! La semaine dernière, Louisa a participé à une livraison de « colis de dépannage » pour plus de 80 étudiants confinés dans sept résidences des Yvelines (dont Élancourt et Guyancourt).
Au total, 46 bénévoles ont été mobilisés pour l’achat des denrées, la préparation et la remise des colis. Une intervention réalisée à la demande du CROUS des Yvelines qui loge quelque 900 jeunes, dont près de 10 % se trouvent aujourd’hui dans une situation matérielle et sociale difficile.