Elle n’avait pourtant pas l’habitude des réseaux sociaux, mais elle a très vite appris. Sophie Landais, gérante du restaurant le Café de l’étang à Élancourt poste chaque jour des éléments gourmands du menu qu’elle confectionne et propose en click and collect. « Je fais de la cuisine familiale. D’ordinaire c’est mon chef qui est aux fourneaux. Mais avec le confinement, j’ai dû le mettre au chômage partiel alors, aujourd’hui, c’est moi qui fais tout. » Confinement oblige et pour garder un peu d’activité, Sophie a lancé son menu en click and collect dès le mois de mai.
Pour se faire connaître, elle a eu recours à de la publicité et aux réseaux sociaux. « Je me suis formée seule aux réseaux sociaux avec des petites vidéos pour tenir les clients au courant des plats du jour. J’ai tout appris en regardant des tutos !» La situation de son restaurant reste extrêmement critique. Après le premier confinement les clients ont eu du mal à revenir et les quelques plats en click and collect permettent à peine de payer quelques charges.
« Les réseaux sociaux touchent une autre clientèle. Beaucoup de personnes ne connaissaient pas le restaurant avant. En plus de la vente à emporter, je fais aussi des livraisons à proximité. Tout cela me permet de payer les charges. » Au menu du jour, une blanquette de veau ou un émincé de volaille au curry. En dessert, c’est crème tarte poire chocolat ou duo de chocolat aux spéculos.
Tout est fait maison et les retours des clients sont bons. C’est aussi cela qui fait tenir !
Adapter la carte pour le click and collect
Nicolas Marchand est le propriétaire du Carré à Voisins-le-Bretonneux. Un restaurant semi-gastronomique, de 50 couverts, ouvert il y a 10 ans. Depuis le mois de mai, il a, lui aussi, mis en place un système de click and collect via son site Internet.
« Au bout d’un mois lors du premier confinement, je ne pouvais rester à attendre sans rien faire. C’est comme cela que j’ai lancé le click and collect », raconte Nicolas Marchand. Le restaurateur a dû adapter sa carte pour proposer des plats à réchauffer chez soi.
« J’ai gardé le même principe de cuisine avec les plats signatures de la maison comme le foie gras aux litchis, compotée du moment, le magret légèrement fumé et sa délicate mousseline de carottes ou le croustillant poires, caramel au beurre salé. J’ai aussi lancé, pour le week-end, la volaille gastronomique à partager qui fonctionne très bien. » La formule a trouvé sa clientèle. Certains week-ends, les commandes affluent et il faut tenir !
« Ce n’est pas le même métier ! Aujourd’hui, je dois tout gérer seul. Les courses, la cuisine, le contact avec les clients. J’arrive parfois à 4 h du matin et je quitte le restaurant à 21 h. je n’ai quasiment plus de contact avec les clients. Avant j’étais en salle. J’avoue que ça me manque. Heureusement il a les retours positifs et les remerciements. Ça permet de tenir bon et de garder un peu le moral. Cette formule de click and collect permet de maintenir un équilibre, sans tomber dans le gouffre. »
La période est extrêmement compliquée pour tous les restaurants et Nicolas s’interroge sur l’avenir. « Les clients reviendront-ils ? Pourra-t-on faire réembaucher nos salariés ? L’avenir est tellement incertain. J’avoue que tout cela n’est pas réjouissant. »
« Une façon de se sauver mentalement »
Karim Medjahed a ouvert son bar brasserie il y a juste trois ans dans le quartier des Saules à Guyancourt. Passionné de cuisine depuis toujours, il est aujourd’hui seul aux fourneaux de Saule en sel, son restaurant de 80 couverts. « Je me suis mis à faire de la vente à emporter pour me sauver mentalement et physiquement ! Je ne pouvais plus rester là à attendre », avoue le restaurateur. Comme beaucoup de ses collègues, il investit les réseaux sociaux pour se faire connaître.
« Le réseau « SQY soutient ses commerçants » a été formidable. Il m’a permis de me faire connaître hors de mon quartier et de trouver de nombreux nouveaux clients. » Pour mettre en place son système de click and collect Karim est resté sur ces fondamentaux.
« Je ne travaille que du frais et je ne fais pas de stock. Je n’ai pas de carte, je propose deux plats et deux desserts différents chaque jour en fonction de l’arrivage du marché. » Sa cuisine traditionnelle française avec ses gambas sauce provençale, poêlée de légumes, sa tartiflette ou son sauté de porc aux amandes ravisent de nombreux gourmands. « Les gens me téléphonent le matin et passent chercher leur commande le midi. Je poste le menu sur le réseau de « SQY soutient ses commerçants » et je parviens à faire environ une trentaine de couverts par jour. Je sers aussi les gens de passage. J’ai une clientèle fidèle et leurs retours positifs sont très importants pour moi. C’est cela qui me donne le moral. »