« J’ai toujours voulu faire voler des caméras », raconte en riant Benoît Dentan. Le créateur de l’entreprise XD Motion a une vie digne d’un roman d’aventures. Un père pilote, ingénieur du son, il baigne très vite dans le monde du show-business. Sa voie est tracée : il travaillera dans l’audiovisuel. Pas ancré sur le sol, mais bien dans les airs. « Je suis dans le Livre des records. J’ai été l’un des premiers à faire voler des drones de prises de vue. »
Il remporte le Prix du meilleur entrepreneur de moins de trente ans. « Ça m’a donné les premiers fonds pour créer mon entreprise. Avant, je bricolais tous mes engins chez moi à une époque où les drones n’existaient pas et les caméras miniatures étaient destinées aux militaires. » Un ami lui propose de suivre les équipes de la France et du Brésil lors de la Coupe du monde de football en 1998.
« Mes engins miniatures ne permettaient pas de couvrir une si grande distance. Je me suis alors tourné vers une société d’hélicoptères. Je me suis associé avec un pilote pour créer notre entreprise. » Pourquoi voir petit ? La France comme terrain de jeux ne lui suffit pas. Il couvre les tournages dans le monde entier. « C’était un métier de niche. On a fait toutes les pubs, les longs-métrages… » C’est suite au départ de son associé pour les USA qu’il crée en 2010 XD Motion.
Il retransmet en direct les événements du monde entier
« Je suis parti d’une page blanche. J’ai été aidé par SQY Cub et j’ai reçu une première subvention d’un plan de reconversion d’Alcatel. »
Un ami, promoteur immobilier, lui trouve un local à Coignières. Il veut 100 m2, il en prendra 1 000. « Tout a été très vite. Je travaille avec ma compagne. Ensemble, nous avons l’expérience et le savoir-faire. Nous nous sommes dit que nous allions faire les plus grosses opérations de la terre ! »
Je suis allé voir mes concurrents mondiaux et j’ai étudié ce qu’ils faisaient. Je suis allé chercher ce que les autres n’avaient pas. Ma force, c’est de ne pas grandir. Nous sommes 10 salariés et j’ai un volant de 50 intermittents et 20 sociétés d’ingénierie.
Benoît Dentan décide de créer ses propres cablecams (câbles géants pour accrocher des caméras) en France. Pour réussir, il développe sa méthode : sous-traiter au maximum. Il commence par la retransmission du mariage princier à Monaco. Suivront les Championnats du monde d’athlétisme, les Jeux olympiques d’hiver, les Asian Games à Kuala Lumpur, des blockbusters russes…
La grande particularité de cette PME, c’est l’innovation permanente.
« Nos clients viennent nous chercher pour trouver des solutions à leurs problèmes. Résultat : il faut innover pour chaque projet. »
Dernières missions en date : la retransmission de l’inauguration de l’Exposition universelle de Dubaï. « Nous avons créé un câble en or avec deux caméras 4 K et nous avons tout retransmis en réalité augmentée. Personne n’avait jamais fait cela ! » Suivront les JO de Pékin avec un dispositif inédit de sept drones en live, le Tournoi des 6 nations au Stade de France en réalité augmentée et le concert de Coldplay à Dubaï. L’aventure continue…