Ce petit bout de femme souriante est en mouvement perpétuel. Son entreprise, Deléage Expansion, elle l’a créée à 24 ans. « Je crois avoir toujours eu une âme d’entrepreneure. C’est en moi », explique-t-elle avec un sourire presque enfantin. « Déjà, à 10 ans, je fabriquais des boules à facettes en achetant des petits bouts de miroir que je collais sur des boules en polystyrène. » Sa première entreprise, elle la crée à 22 ans.
« Je vendais des systèmes d’alarme. En fait, je réagissais aux opportunités du moment. J’ai réussi assez vite à installer des systèmes un peu partout alors que je n’avais aucune vocation de faire ça. C’était plutôt dans la manière de m’y prendre, avec simplicité et transparence. Je me demande toujours ce que le client potentiel attend. Je me mets à sa place pour trouver le meilleur service à offrir. »
Une rencontre avec un chef d’entreprise travaillant dans le domaine du studio photo lui ouvre un nouveau champ d’activité. « Il m’a proposé de faire du collage et de la plastification de photos sur des supports rigides. Je me suis installée dans le labo, je me suis imprégnée du milieu, c’est devenu une évidence. C’est ça qui a démarré Deléage. » Aujourd’hui, son entreprise, spécialiste de l’impression tout support, ne cesse d’investir pour innover. « C’est la clef du succès. Je suis en veille permanente. Je suis un vrai chien limier pour les nouvelles tendances. Je me demande tous les jours : c’est quoi, demain ? Chaque année, j’achète une nouvelle machine qui assure, deux ans après, notre croissance ! ».
L’entreprise affiche aujourd’hui un chiffre d’affaires de plus de 3 millions d’euros et emploie 17 personnes.
SQY : un choix stratégique
Virginie de Neuville a créé Deléage Expansion il y a 33 ans à Saint-Quentin-en-Yvelines.
Pour moi, SQY a toujours été le bon choix. J’habitais Saint-Cloud, SQY était très accessible. À l’époque, il y avait Bouygues, on parlait de la construction de Challenger. Ce territoire, c’était le Sofia Antipolis parisien. Je pilotais des petits avions et il y avait l’aéroport de Toussus tout proche. Le choix de SQY s’imposait.
Saint-Quentin-en-Yvelines, c’est aussi un accès direct à la forêt, un endroit ou Virginie passe l’autre moitié de son temps pour s’adonner à sa deuxième passion : le trail. Hyperactive, entre travail et entraînement, elle ne s’arrête jamais. Là encore, la passion s’apparente au challenge et au dépassement de soi.
Une sportive accomplie
« J’ai découvert d’abord la course, à 39 ans, et j’ai voulu tout de suite être performante. J’ai acheté un livre qui apprenait comment réussir un marathon en un an. J’ai suivi le programme et j’ai fait le marathon de 42 km au terme de l’année ! » Elle démarre ensuite le trail, discipline alliant course et nature. C’est une révélation. « J’ai commencé par 35 km et depuis je vais toujours plus loin. Ce sport m’équilibre, me rend créative et m’apporte un bonheur intense. »
Le Graal du trailer, c’est l’Ultra Trail du Mont-Blanc (171 km, courus jour et nuit). Elle le réussit en 2021 après trois tentatives. « La joie en passant la ligne est indescriptible. Pour y arriver, c’est une question de mental. Il faut apprendre à évacuer toutes les pensées limitantes. Finalement c’est comme dans l’entreprise. » Elle est déjà inscrite pour trois autres trails en 2022, dont un dans la neige et le trail de la Réunion, l’un des plus difficiles au monde. « Les carrières professionnelle et sportive sont liées. Sans passion, il n’y a pas de vie. S’il y a de la vie, il y a du résultat. »