Difficile d’imaginer aujourd’hui, en se promenant dans les rues et quartiers des sept communes de l’agglomération qu’il y a peu, tout ceci, ou presque, n’étaient qu’un territoire majoritairement agricole. En l’espace d’une génération, une agglomération de plus de 145 000 habitants est sortie de terre. Des villages, hameaux et fermes d’origines, une idée cependant a perduré : celle de rassembler les habitants autour de lieux de vie de proximité.
Ainsi, dès le développement de la ville nouvelle, les élus on fait le choix d’un urbanisme à taille humaine, en évitant la multiplication des grands ensembles, et surtout en construisant des équipements publics au cœur des quartiers. Résultat : une vie de quartier dynamique, plus de lien social et des besoins de déplacement limités.
La bataille du centre
Les élections municipales de 1977 voient l'arrivée des nouveaux habitants à la tête des conseils municipaux. Ces nouveaux élus veulent maîtriser le développement de leur agglomération. Pour cela ils vont entamer un bras de fer avec l’Établissement public d’aménagement (contrôler par l’État) autour du développement du centre de Saint-Quentin. Le projet de centre avait été élaboré dès 1975 et réalisé en partie (gare et grande surface), puis interrompu. Reprise en 1979, la "Mission cœur de ville" lancée par l’EPA va se heurter au rejet des élus locaux. Ces derniers rejettent l’absence de concertation sur ce projet et refusent que le centre soit uniquement dédié la consommation. Ils souhaitent aussi que chaque commune puisse conserver un centre-ville.
En 1981, les élus élaborent la Charte du Quartier de la gare avec une ligne d’équilibre : mixité des fonctions du quartier, habitat diversifié faisant une part importante au logement social et maintien des espaces verts. C’est ce modèle qui sera ensuite celui de beaucoup de quartiers.