« Notre projet de constellation de nano-satellites est une première en Europe, explique Mustapha Meftah, responsable scientifique du projet UVSQ-SAT, soutenu par Saint-Quentin-en-Yvelines. Aujourd’hui, les questions scientifiques les plus actuelles sur le réchauffement climatique nécessitent des observations de la Terre en plusieurs points du globe simultanément et couvrant plusieurs parties du cycle diurne. Seule une constellation de satellites comme la nôtre pourra fournir ses éléments. »
Voilà bientôt deux ans que le scientifique, associé au directeur du laboratoire LATMOS Philippe Keckhut, travaille pour lancer le premier petit satellite de la future constellation. L’instrument mesure à peine 10 centimètres carrés. À leurs côtés, une équipe de 10 chercheurs, installée dans les locaux de l’observatoire de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines à Guyancourt, est dédiée au projet.
« Les satellites standards pèsent une tonne. Ils coûtent des millions d’euros et leurs mises sur orbite représentent un coût exorbitant. Notre instrument pèse un peu plus d’un kilo et son coût de fabrication et de lancement est moindre. Ce modèle économique nous permet de réaliser le projet en autonomie totale », précise Philippe Keckhut.
Destiné à l’observation du réchauffement climatique, le premier UVSQ-SAT sera envoyé dans l’espace par une fusée SpaceX le 22 janvier 2021 (ndlr : le lancement était initialement prévu 18 décembre 2020).
Des partenariats avec des entreprises des Yvelines
Autre avantage du petit cube fabriqué par le LATMOS : il peut intégrer et donc mettre en orbite d’autres petits objets, construits par des entreprises partenaires du projet. « Nous allons pouvoir tester un équipement médical destiné aux astronautes qui a été développé par notre partenaire industriel Carta-Rouxel », précise Mustapha Meftah.
Au total, trois nano-satellites différents sont programmés pour être envoyés dans l’espace. Le lancement du premier devrait permettre de développer les partenariats et le financement pour les satellites futurs.
« Aujourd’hui nous savons que le réchauffement climatique est là. Cependant il n’est pas le même à NewYork à Paris ou à Sydney. L’important, comme le permettra notre constellation, est d’avoir des données sur des localisations précises », explique Philippe Keckhut.
L’enjeu est considérable que ce soit pour mieux prévenir les catastrophes climatiques, ou encore envisager de nouveaux modes de cultures et de production. Aujourd’hui, le LATMOS a vocation à démontrer la pertinence de son concept. D’autres par la suite viendront le développer et le commercialiser.
Avec Rosetta, Philae, ExoMars et l’UVSQ-Sat, le LATMOS prouve, une nouvelle fois, que c’est au coeur de l’Observatoire de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines que l’avenir de l’exploration spatiale se joue.