Les biodéchets
Les biodéchets (épluchures, restes de repas, fleurs fanées…) représentent un quart du poids de nos poubelles et finissent, pour l’essentiel, enfouis ou incinérés.
Or, la plupart des déchets de cuisine et de jardin sont compostables. Leur décomposition permet d’obtenir un amendement naturel comparable au terreau : le compost.
Le compost
Grâce au compostage individuel, ce sont en moyenne 150 kg de déchets par foyer qui peuvent être évités chaque année !
- Le plan compostage de SQY a été déployé dès février 2019
- Plus de 1600 composteurs individuels ont déjà été distribués
- Des composteurs résidentiels ont été mis en place, en pied d’immeuble
- Les habitants volontaires ont bénéficié d’une journée de formation qualifiante pour devenir "référents de site"
- Cinq résidences ont démarré leur compostage de proximité

Compostage, mode d’emploi
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Si vous ne pouvez pas composter dans votre jardin, en pied d'immeuble ou dans votre quartier, le lombricomposteur est fait pour vous. Il permet de composter hors sol en intérieur, seul ou en mode partagé, grâce à un système de bacs superposés et à l'action des vers de compost. Plus d'informations sur https://plus2vers.com/fr/ (ce dispositif est à l'étude à SQY).
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Rappelez-vous que toutes les matières organiques se compostent ! Pensez à toujours bien fractionner les biodéchets pour permettre une transformation plus rapide. Voici une liste non-exhaustive de ce que vous pouvez mettre dans votre composteur dans un contexte urbain :
- les épluchures de tous les fruits et de tous les légumes, sans exception, crus ou cuits, bio ou non.
- les fruits et les légumes abîmés,
- le marc de café avec son filtre papier,
- les sachets de thé en papier avec leur étiquette, la tisane,
- les rouleaux de papier WC d’essuie-tout,
- les mouchoirs usagés (sauf en période d'épidémie bien sûr),
- les coquilles d’œufs
- les déchets verts du jardin : fanes de légumes, fleurs fanées, feuilles mortes et petits branchages
- les tontes de gazon avec attention (cf. voir partie « Est-ce que je peux mettre mon gazon dans mon composteur ? » )
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Essentiellement tout ce qui n’est pas organique… :
- le verre, le métal, le plastique…
- la terre, le terreau, le sable, les cendres de cheminée n’ont rien à y faire non plus, ces matières abîmeraient la circulation de l’air dans le composteur et n’y apportent rien !
- les produits dites “compostables” ou “biodégradables” : sacs “compostables”, dosettes de café “compostables”... En effet l'expérience montre que si ces produits sont compostables dans des installations industrielles, il ne le sont que partiellement dans des composteurs individuels.
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Sachez que tout ce que la nature produit se composte, ces végétaux vont donc se composter, mais il faut être attentif, puisque leur compostage sera peut-être plus long.
- ail/oignon : oui, sans souci. Même si l’ail est un vermifuge qui pourrait incommoder les vers de compost, les autres ouvriers du compost prendront le relais
- thuya, sapin, et résineux en général : ces matières seront compostées mais elles mettront un peu plus de temps. Gardez en tête de ne pas en introduire trop, pas plus du 1/3 de votre part de brun/matière sèche/carboné.
- laurier, platane : les grosses feuilles épaisses et cirées mettront sans doute plus de temps à se composter. Pour accélérer le processus, passez-les à la tondeuse !
- végétaux parasités et maladies : ils ne résistent pas à la montée en température de votre tas de compost et à l’activité des ouvriers décomposeurs, à condition de leur fournir de bonnes conditions de travail (un bon mélange de matières humides et sèches)
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Oui, vous pouvez en introduire quelques poignées de temps en temps, bien étalées et mélangées avec de la matière sèche, mais vous pourrez difficilement composter l’intégralité de votre production de tonte sur la saison printemps-été. Il est délicat de gérer les tontes dans le composteur car elles sont très humides et se tassent rapidement, privant le milieu et les ouvriers d’oxygène.
Il est plus facile et utile de gérer les tontes de gazon en dehors du composteur. Vous pouvez, par exemple, pailler vos sols (massifs, potager, sous la haie…) avec les tontes sur 2 doigts d’épaisseur. Pailler un sol signifie couvrir le sol pour le protéger de l’érosion et du soleil qui brûle, pour limiter l’évaporation et retenir l’humidité, pour nourrir la vie du sol qui à son tour nourrira les plantes…
Autre solution : pratiquez la tonte « mulching » pour ne plus rien avoir à ramasser ! La tonte mulching se pratique avec une tondeuse mulcheuse qui coupe et broie les brins d’herbe en tout petits morceaux qui restent sur place et nourrissent directement le sol du gazon. D’autre part, il est préconisé d’avoir un gazon à hauteur minimum de 5-6 cm pour sa bonne santé et pour limiter les indésirables.
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Mi-ombre, mi-soleil est l’idéal. Il faut surtout qu’il soit installé sur un sol plat, pas trop loin de la maison et accessible en toutes saisons car on y apporte des matières toute l’année !
Pensez également à laisser de la place devant et autour du composteur pour pouvoir manipuler et récolter le compost facilement. Pas besoin de bêcher, labourer ou retourner le sol ! D’ailleurs si vous avez quelques dalles en trop, placez-les sous les pieds du composteur afin de le caler et éviter ainsi qu’il ne s’enfonce dans la terre humide en hiver.
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Le processus de compostage détruira certaines graines… mais pas toutes ! En effet certaines graines peuvent résister à des conditions très difficiles (humidité, sécheresse, chaud, froid…) : c’est le cas des graines de tomates, de courges, de melons, et de nombreuses indésirables (ortie, chiendent…).
Nous recommandons de ne pas mettre de plante indésirable à graines dans le composteur. Donc avant ou pendant la floraison, pas de problème. Après la floraison, mieux vaut éviter.
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Il est conseillé de manger la viande et le poisson, plutôt que de la déposer dans le composteur…
Même si ces matières sont compostables, nous vous déconseillons d’introduire des matières d’origine animale (viande, poisson, produits laitiers…) ainsi que des plats transformés (avec beaucoup de sauces et matières grasses) dans le composteur, car cela pourrait provoquer des odeurs et des nuisances.
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Souvenez-vous qu’il faut mettre autant de matières sèches (feuilles mortes, bois broyé, petits branchages, cartons…) que de matières humides (épluchures, restes alimentaires, …) à chaque nouvel apport dans votre composteur. La matière sèche va permettre de structurer le tas et de faire passer l’air. En outre, ce sont les matières sèches qui donneront du compost à la fin. La matière humide est votre activateur : elle va favoriser la multiplication des ouvriers et permettre un compostage plus rapide.
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Les mauvaises odeurs se dégageant du composteur ont souvent pour origine un manque d’air et d’une humidité excessive, conséquences d’un déséquilibre.
Pour éviter les mauvaises odeurs, respectez le 50/50 (biodéchets/matière sèche) et brassez régulièrement (tous les 3 mois ou plus fréquemment) à l’aide d’une fourche bêche sur les premiers 30 cm en surface.
Quand ça pue, ça ne marche plus !
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Les moucherons arrivent souvent lorsque les matières en décomposition sont trop humides
- rééquilibrez en matière sèche et brassez,
- couvrez de matière sèche,
- en été, enfouissez les biodéchets sucrés, qui attirent particulièrement les moucherons.
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Pour contrôler l’humidité, rien de tel que le "Test du poing" : prenez une poignée de déchets en décomposition à 10 cm de profondeur dans votre composteur et serrez le poing :
- si rien ne tient dans votre main ou que ça s'effrite quand vous l’ouvrez, c’est que c’est trop sec : il faut donc ajouter de l’eau (soit en arrosant et en brassant, soit en faisant tremper ce qui est trop sec pendant 10 min dans un seau d’eau avant de le réincorporer)
- si c’est gluant, visqueux et que ça coule, c’est que c’est trop humide : il faut ramener de l’air en décompactant et en ajoutant des matières sèches (si c’est vraiment très compact et humide, on peut étaler le tas devant le composteur pendant un après-midi pour favoriser l’évaporation)
- si vous avez “un boudin” qui se tient dans votre main, et que quelques gouttes perlent, c’est tout bon !
Le boudin, c’est bien !
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Votre activateur, ce sont d’abord vos épluchures. Si votre mélange est bien équilibré, tout ira bien, les micro-organismes et la microfaune s’y développeront correctement et tout se passera bien. Et pour les perfectionnistes, vous pouvez éventuellement ajouter des plantes qui sont des "activateurs naturels" comme l’ortie ou la consoude, et quelques poignées de gazon.
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Première chose, ce ne sont pas des vers mais des larves.
Sans doute des larves de coléoptère (cétoine, scarabée…), et pas forcément des larves de hanneton comme on l’entend très souvent. Pourquoi ? Parce que les larves de hanneton vivent dans le sol là où se trouvent les racines vivantes qu’elles apprécient. Dans un composteur ou un tas de compost, pas de terre, peu de racines et que des matières mortes qui sont au menu d’autres larves totalement inoffensives pour le jardin et qui font partie des ouvriers du compost.
Ne les écrabouillez pas !
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Oui les peaux d’agrumes se compostent ! L’acidité ou les pesticides ne sont pas un problème pour le processus de compostage. Il faut simplement bien fragmenter les morceaux d’agrumes et bien les mélanger avec de la matière sèche pour faciliter la décomposition.
Vous entendrez souvent que les agrumes ne se compostent pas, ce qui est absolument faux lorsque le compostage est réalisé correctement (avec un bon équilibre et une bonne humidité).
Sauvez les agrumes de la poubelle !
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Le processus de compostage en jardin ou en espaces verts prend entre 6 et 12 mois. On peut récupérer le compost semi-mûr vers 5-6 mois pour l’utiliser en paillage à l’automne. Le compost mûr (à partir de 8-10 mois) peut être utilisé à n’importe quel moment.
Si après 1 an le compost n’est toujours pas mûr, c’est sans doute parce que les bonnes conditions ne sont plus réunies : pensez à contrôler régulièrement l’humidité, l’aération et le bon équilibre des matières pour relancer le processus.
Après 9 mois, le bébé compost doit pointer son nez !
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Les caractéristiques d’un compost mûr sont:
- couleur noire ou marron foncé,
- texture grumeleuse,
- odeur de sous-bois, de forêt,
- aspect homogène ; on ne reconnait plus les déchets, ils ont été transformés.
Votre compost est-il assez mûr pour votre potager ? Pratiquez le test du cresson !
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Munissez-vous d’une bâche ou d’un grand carton et d’une fourche bêche. Après avoir étendu la bâche ou le carton devant le composteur, ouvrez totalement la façade avant du composteur. Sortez et mettez de côté sur la bâche les matières qui ne sont pas encore décomposées. Vous pouvez alors récolter le compost mûr.
Lorsque votre composteur est vide, remettez les matières qui ne sont pas encore décomposées dans le composteur. Profitez-en pour aérer, décompacter et rééquilibrer ces matières avant de les réintroduire dans le composteur.
Vous pouvez aussi juste ouvrir la façade du bas et soutirer un peu de compost mûr. Mais attention aux déchets au-dessus qui pourraient glisser, la façade sera alors plus difficile à remettre.
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Dans la forêt, le compost est produit en surface par l’action des ouvriers décomposeurs sur les feuilles mortes, des branchages, des crottes... Puis il est progressivement incorporé à la terre grâce au travail des ouvriers mélangeurs. Il ne sert donc à rien d’enfouir du compost sous terre, c’est totalement contraire au cycle naturel.
Dans le jardin, on se contentera donc d’étaler le compost à la surface du sol sur 2 ou 3 cm d’épaisseur maximum, avant de le recouvrir d’une couche de paillage (tontes, feuilles, paille, copeaux…) pour le protéger du soleil et de la pluie.
- En plantation, on étalera le compost autour du pied de la plante (au lieu de le mettre au fond du trou).
- En rempotage, on le mélangera avec un volume équivalent de terre ou de terreau.
- En saupoudrage sur la pelouse, on le tamisera au préalable avec une maille 1cm.
Plus vite vous l’utilisez après la récolte, plus vous pourrez bénéficier de ses propriétés.
On évitera le compost pour faire ses semis (sauf si on est assuré, avec le test du cresson, qu’il est bien mûr et stabilisé). En revanche, le repiquage ne posera pas de problème.
On n’enfouit pas son compost !!!
Pour réserver votre composteur :
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N° vert : 0800 078 780